Dans le cadre de la Semaine des enseignantes et des enseignants, nous avons rencontré Marjory Bernier, enseignante en francisation au Centre de formation les Berges. Celle-ci incarne l’engagement et la persévérance, des qualités que la direction de l’établissement a soulignées chez elle. Marjory aime ses élèves, les encadre et puise elle-même des enseignements de vie à travers eux.
Les jeunes adultes qui rejoignent sa classe proviennent des quatre coins du monde et ont tous vécu des situations diverses. Certains sont venus au Québec par choix, d’autres ont fui la guerre dans leur pays d’origine. Toutefois, ils ont tous un point commun : ils veulent maitriser le français. « Il y a une volonté d’apprendre de la part des élèves. Ils ne sont pas tous motivés par les mêmes choses, mais ils sont tous courageux. Certains sont plus scolarisés, d’autres ont fréquenté l’école moins longtemps en raison des circonstances difficiles de leur pays. Le plus important pour moi, c’est que chacun se sente bien dans ma classe. C’est un endroit pour prendre sa place et s’exprimer. »
Au-delà des murs de l’école
Marjory Bernier a développé un intérêt pour l’enseignement dès ses études collégiales. Elle a commencé à y faire du tutorat, pour ensuite poursuivre ses études en enseignement du français aux adultes. « J’ai fait de la suppléance, pour la première fois, en 1996, et je n’ai jamais arrêté d’enseigner depuis. » Forte d’une expérience de plusieurs années dans le domaine de l’enseignement, elle affirme que la qualité principale pour enseigner en francisation est l’ouverture. « Il faut aimer les autres et être capable de les accueillir dans leurs différences. Certains arrivent avec de graves traumatismes. Il faut être prudent sur comment on dit les choses. L’empathie est une qualité indispensable ; sans elle, l’exercice de ce métier devient difficile. Finalement, une excellente capacité d’écoute, la curiosité, et un amour des autres langues sont également nécessaires. Lorsque tu t’intéresses aux langues maternelles des élèves, ça les aide à aimer le français. »
Une autre façon de leur apprendre le français est de sortir de l’école et d’aller sur le terrain. « Les sorties sont importantes pour mettre en pratique les compétences acquises en classe. La Société nationale du Québec à Laval organise une série de six activités thématiques par année, où les élèves rencontrent des artistes québécois issus du cinéma, de la musique, de la danse, des arts visuels, etc. Après chacune des sorties, ils doivent rendre un rapport écrit. »
Au cours de notre entretien avec Marjory Bernier, ses élèves prénommées Carolina, Flavia, Yuliia, Kateryna et Wendy nous ont révélé que les sorties culturelles étaient ce qu’elles aimaient le plus. « On écoute de la musique, des films, nous sommes allés visiter la ville de Québec, cueillir des fraises et voir une exposition au Musée des beaux-arts de Montréal », nous révèle l’une d’elles.
Le sentiment du devoir accompli
Pour Marjory Bernier, rien n’égale le bonheur de voir ses élèves évoluer après avoir quitté sa classe. « C’est mon boulot, mais je ressens une forme de reconnaissance de voir les élèves progresser dans leur cheminement tout en maitrisant le français. Comme je suis au niveau d’enseignement le plus avancé en français, ils arrivent au bout de leur formation. Dès qu’ils entrent dans ma classe, je veux savoir leur bagage professionnel, afin de les guider pour la suite. Nous avons aussi une équipe exceptionnelle de conseillères en orientation au Centre de formation les Berges. Les élèves ne perdent pas une seconde ici. Lorsqu’ils atteignent leurs objectifs dans la suite de leur parcours, ils viennent nous partager leur succès. C’est important pour moi de garder ce lien avec eux. Ma reconnaissance comme enseignante, je l’ai à travers mes élèves. » Marjory Bernier incarne parfaitement le dévouement et l’implication au sein du Centre de services scolaire de Laval et nous lui souhaitons de nombreuses années d’enseignement gratifiantes à venir.
